Album: « Qui sème le vent récolte le tempo »

Date de sortie: Vendredi 09 Juillet 2021 chez Polydor 

C’était un grand retour espéré de longue date : les premiers albums de MC Solaar vont être réédités d’ici la fin de l’année 2021, l’un derrière l’autre dans leur ordre chronologique d’origine, après avoir été indisponibles pendant près de 20 ans.

 

Premier acte prévu le 9 juillet 2021 avec la ressortie de « Qui sème le vent récolte le tempo » (1991), suivi de « Prose Combat » (1994) courant septembre 2021.

 

Quant à « Paradisiaque » et l’éponyme « MC Solaar », sortis en 1997 et 1998, ils vont redevenir le double album à l’origine désiré par l’artiste (réédition prévue pour décembre 2021).

 

Qui sème le vent… marque l’éclosion d’un style.

 

Sur ce premier album, MC Solaar module sa voix—charmeuse ou ferme, calme et précise—comme s’il en apprivoisait les nuances en temps réel.

 

Son écriture ne fourmille pas encore d’onomatopées et de name dropping insatiable, mais le MC détourne déjà les proverbes et collectionne les assonances avec une curiosité enfantine.

 

Le disque est parsemé de personnages: Dominique, Armand, Caroline et Cassandre que Solaar suit d’un regard discret, comme s’il observait le réel depuis une autre longueur d’onde.

 

 

Mais cette image du rappeur-rêveur, qui ne l’a jamais vraiment quitté, est imparfaite. Solaar est d’abord un MC compétitif.

 

 

Maître ès égotrip, il affirme son rang avec une fulgurance froide (“Quartier Nord”, « L’histoire de l’Art”).

 

 

Au détour d’une figure du style, Solaar évoque aussi la répression des libertés, la destruction de la planète et le déclassement social.

 

 

Sous l’apparente légèreté, Qui sème le vent… reste un album ancré dans les luttes et les utopies de son temps.